HISTOIRE DU DOMAINE EN BIO

UNE HISTOIRE DE PASSION

En achetant le Domaine à l’abandon en 2003, Alexandre Chavanne transforma donc le vignoble en biologique, et développa l’oenotourisme en misant sur la rénovation du bâtiment : le Domaine des Coteaux d’Or, en référence aux vignes en coteaux exposées au soleil et à la région des pierres dorées, était né !

Alexandre a racheté le domaine alors en agriculture conventionnelle, avec des pieds de vignes soixantenaires. Le domaine était à l’abandon, car le viticulteur l’utilisait en complément de son activité sud beaujolais (clochemerle) et il pouvait les assembler, mais ce n’étaient pas ses vignes préférées. Il a donc fallu remettre en état les vignes qui n’étaient pas entretenues et avaient des maladies de la vigne (black rot, champignons – Mildiou, Oïdium…)

L’idée d’Alexandre était de racheter le bâtiment pour pratiquer l’oenotourisme : le bâtiment en lui-même, les salles de réception, caves, et tout ce qui pouvait être valorisé autour de la vinification…

Le bâtiment appartenait à l’époque à un négociant en vin bourguignon qui a construit le bâtiment agricole avec un haut toit bourguignon et une charpente remarquable. Aujourd’hui, c’est le bâtiment principal du domaine.

Le nom du Domaine des Coteaux d’Or vient d’Alexandre : les vignes exposées au soleil en coteaux, la région du Beaujolais des Pierres Dorées et le hameau du domaine, s’appelant Les Graves, expliquent ce choix. Les graves sont souvent des régions argilo-calcaire, rocailleuses et viticoles, donc propices à des vins de garde (en opposition à des vins primeur).

Le choix d’une vinification en bio s’est fait de manière évidente, mais constitue un réel défi quotidien. Découvrez ici les enjeux de la transition du biologique et ce choix assumé, du point de vue d’Alexandre et son idée de l’écologie progressiste ⬇

"La nature est bien faite, il faut juste l’accompagner"

le choix du bio

Ce choix s’est imposé de manière naturelle à Alexandre ChavanneEn effet, il cherche à être le plus proche de la nature, il croit à un “dieu nature”. Pour lui, la nature est admirable et se suffit à elle-même. Si l’on veux l’accompagner, l’aider, il faut alors l’observer et la comprendre. 

Bien sûr, le côté chimique des cultures conventionnelles le dérange et l’a d’ailleurs convaincu : on ne maîtrise pas tous les éléments des produits phytosanitaires sur la santé humaine, et sur l’environnement. 

 Selon lui, il y a beaucoup de plaisir à travailler les vignes, et ce plaisir vaut mieux pour lui que l’inquiétude et la peur d’utiliser ces produits chimiques. Le round up et autres pesticides, sont des produits qui tuent. Ces produits violents ne fonctionne pas selon sa croyance : il ne faut pas détruire. La plante se défend par elle-même, il faut l’aider à développer son système « immunitaire ». C’est pourquoi il s’est tourné vers le bio : les produits en bio y sont simples, le cuivre et le soufre par exemple sont eux-mêmes issus de la terre. 

En bio, on travaille de manière préventive, et on reste avec des produits en contact en surface (tandis qu’en conventionnel on utilise des substances pénétrantes). Par exemple, le cuivre et le soufre sont mis en préventif sur les grappes avant une forte pluie (car la pluie favorise les champignons). 

Les traitements sont faits seulement de temps en temps et ils sont dosés. Il y a des doses maximales sur 2 ans à respecter et dès lors il s’agit donc de réguler, pour limiter les résidus dans le sol.

PLUS LOIN QUE LE BIO : LA BIODYNAMIE

Néanmoins, Alexandre va plus loin que ce que la réglementation du cahier des charges Ecocert demande. Par exemple sur l’année 2020, il n’utilise que 600 gr de cuivre / ha au lieu des  4kg/ha maximum autorisés par an. Selon lui, la technologie permet ce progrès : on arrive grâce à elle à microdoser et minimiser les passages dans les vignes. Cela permet de réduire l’empreinte carbone de la vinification : c’est une écologie progressiste. Le progrès permet plus d’efficacité car on maîtrise mieux ces paramètres. 

Il s’agit de prendre à contre-pied toute cette incertitude qui perturbe et qui fait peur. Il vaut mieux arriver à comprendre la nature et la suivre, et l’environnement est là pour accompagner cette démarche. 

NAVIGUER ENTRE LES LABELS, APPELLATIONS ET VALEURS PROPRES

LES enjeux du BIO

Le défi de la vinification en bio : Alexandre n’était pas formé à la production de vin, mais plutôt à la commercialisation. La vinification était donc une partie impressionnante au début de l’aventure : en bio, tout repose sur la récolte, et chaque année diffère

Le vignoble était planté en en gamay et lorsqu’il a été repris, il a rebroché en pinot noir (15% en pinot noir, emblématique de la Bourgogne. C’est le seul cépage au monde qui a cette délicatesse).
La démarche commence avec la recherche de qualité plus que de quantité : en diminuant les injonctions liées au rendement notamment, sans compromettre l’appellation. 

L’appellation Beaujolais Supérieur est une AOP, et donc chaque étape de vinification est contrôlée. Le terme « supérieur » s’applique à des appellations génériques.

Ainsi au Domaine des Coteaux d’Or, on est passé sur des rendements de production réelle de 120 à 150 hectolitre au vrai nombre de l’appellation. Comment ? Grâce à des tailles courtes et des rendements contraints (et ensuite en passant en bio, ces rendements ont encore diminué, la production de qualité a donc fortement impacté la quantité.) Sur les petites parcelles notamment, il y a moins de rendement. Cela est dû au fait qu’il y a plus de contrôle et de recherche de qualité. L’appellation est une première garantie de qualité certaine en termes de goût, mais c’est bien la démarche de bio et de valorisation de qualité par rapport à la quantité qui garantit des vins exceptionnels.

LE TRAVAIL DE LA VIGNE

Les parcelles sont dispersées sur 3 communes (3,2 Ha), tout en vin biologique. Une partie de ces parcelles est travaillée au cheval, la plus grande partie est travaillée avec un tracteur loiseau, utilisé en Bourgogne.

Pourquoi travailler la vigne au cheval ? Ce travail permet de ne pastasser les sols et conserve l‘aspect naturel, respectueux et humble qu’est le travail de la terre. 

Le bio n’interdit pas tous les pesticides de manière générale  mais il interdit bien les insecticides et les herbicides. Avoir des vignes en bio, cela demande donc beaucoup de vigilance, de surveillance et être très pointu, il y a de nombreux paramètres à surveiller, surtout la météo. Il s’agit de laisser les bêtes et insectes présents sur le sol se réguler.

esquisses-domaine des coteaux d'or

Le travail des vignes à cheval